Christine Badinier


Mère de famille de trois enfants, laborantine médicale, j’étais en 1995 très, très éloignée du milieu politique. Avec la scolarisation de mes enfants, j’ai fréquenté le milieu scolaire primaire à Orange de 1995 à 2013. Et j’ai vu, constaté avec de plus en plus de révolte, la dégradation du service public dédié à l’enfance: suppression des policiers devant les écoles, des études, des intervenants sportifs, du transport pour le centre aéré, réduction de tous les services, école municipale des sports, centre de bois feuillet, ménage, qualité des repas, piscines, introductions de quota pour les cantines, pour le CLAE, réparations différés, tracasseries administratives pour les inscriptions quotidiennes dans les services associés aux écoles etc …

A coté de cela, j’ai été confronté durement à une réalité dans mon quartier : « l’inégalité de traitement des usagers et le mépris de l’équipe municipale sortante » qui m’a amenée devant les tribunaux où l’association de quartier créée dans la foulée, a gagné contre l’inacceptable.
La seule qui ait montré une écoute, une attention, c’est Anne Marie Hautant qui comme moi,  je l’ai compris après, simple habitante d’Orange non engagée dans un parti politique à l'époque, c’est élevée contre une politique d'exclusion en s’engageant sur une liste citoyenne en 2OO1.

En fait, c’est le courage de cette femme lors d’un conseil municipal en 2002 qui a déclenché chez moi mon appétence pour « la chose » politique. Après la scène très choquante à laquelle je venais d’assister « l’animal » politique si proche si menaçant ne pouvait plus m’indifférer.  Comment une telle scène était-elle possible dans ma République, dans ma Ville ? Je ne pouvais plus rester là sans rien faire, en me réfugiant derrière un : « cela ne me regarde pas, ils sont tous pareil, que leur intérêt qui compte ! » Je savais. J’avais vu, entendu l’intolérable. 

Une femme seule dans une arène de haine, clochette qui sonne dès les trois premiers mots, souliers qui tapent le sol, mains qui frappent les tables, interjections, ricanement et j’en passe.

Pour autant, j’ai été longue à me laisser apprivoiser par le groupe constitué autour d’Anne Marie Hautant (Orange Autrement) car ma méfiance envers le monde politique était très grande. En fait, je me suis rendue compte que l’engagement, en dehors de partis politiques¹ c’est beaucoup de temps, de débrouille, de générosité … ce n’est pas facile.

Depuis 2008, je suis la présidente de cette association d’Orangeois-es. La politique, ce n’est toujours pas ma tasse de thé et je suis consciente de mes pauvretés, mes limites, mais j’ai fait mienne une phrase lue sur un mur à St Pierreville(07) qui disait à peu près: « Si un homme rêve ce n’est qu’un rêve, si plusieurs hommes rêvent ensemble alors le rêve devient réalité » 

Aujourd’hui, je dis, Oui, c'est possible ! Rêvons tous ensembles en acceptant nos différences, nos médiocrités. Rêvons, une ville  chaleureuse, conviviale, où tous, de ceux qui ne sont plus à ceux qui vont naître, seront respectés. Une ville que nous aurons plaisir à laisser à nos enfants.

Rêvons tous ensemble et ce rêve deviendra une réalité !

En toute simplicité et bien sincèrement
Christine Badinier

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