Alexandre Houpert


39 ans - Chargé de mission au cabinet du Conseil général / Premier Secrétaire du PS Orange


"Disons le, je ne suis pas né à Orange. Et j’ai beaucoup voyagé avant de venir m’installer, en 2004, à quelques kilomètres d’ici à Sainte Cécile les Vignes, puis à Orange. Il y a 10 ans, la situation politique était pour moi une énigme : comment cette ville, qui me semblait agréable, ces habitants accueillants, avaient-ils pu élire comme maire un ancien des mouvements d’extrême droite Occident et Ordre Nouveau, un représentant zélé du Front National de Jean-Marie Le Pen ? 

Aujourd’hui, je sais que l’homme est habile, qu’il a su cacher son dogmatisme et sa haine derrière une apparente bonhommie. Mais ne nous y trompons pas : il en faut peu, une contradiction, une remarque jugée inopportune, pour que le masque se craquèle et laisse voir le vrai visage de celui qui n’a rien renié de ses engagements étudiants, celui qui prônait avec ses amis l’élimination physique des adversaires. 

 Mon engagement politique s’est concrétisé par mon adhésion au Parti Socialiste en 2002. En réaction, comme beaucoup d’autres, au deuxième tour des élections présidentielles. Parce qu’il m’était physiquement insupportable que mon pays puisse choisir le parti du repli sur soi, de la xenophobie et de la démagogie. Parce que je voulais croire que malgré les difficultés économiques et sociales que rencontraient les Français, il était possible d’amener de vraies propositions, et non ces ficelles grossières et mensongères utilisées par le vieux Le Pen (et bientôt par sa fille).

Ces ficelles, le maire sortant d’Orange les connait bien, ce sont les mêmes qu’il utilise depuis 19 ans : coupe drastique dans les services publics, casse du lien social et de toute mission de solidarité, déclin économique faute de volonté politique, isolement revendiqué, mépris de l’autre et abandon de quartiers entiers, ceux où l’on s’appelle plus souvent Abdel que Jacques.

Pendant 10 ans, j’ai travaillé en agence de communication, comme directeur de clientèle, chargé des études stratégiques, pour des PME locales ou des groupes internationaux. Je sais le poids des images, je sais qu’on peut jouer avec les mots, avec les imaginaires, tricher un peu, mentir parfois, pour cacher les défauts et susciter l’envie. Envie d’acheter un yahourt, de souscrire une assurance ou de préferer ce téléviseur à un autre. 
Jacques Bompard n’a jamais travaillé dans une agence de pub. Mais de son premier métier, il n’a pas tout oublié. Chirurgien dentiste, il sait à merveille mentir « comme un arracheur de dents ». La politique, ce n’est pas vendre un yahourt, une assurance ou un téléviseur. Mais il faut croire que parfois les mêmes recettes fonctionnent, puisque le maire sortant use et abuse des techniques de communication, flatte les plus bas instincts, désigne des adversaires imaginaires pour mieux s’ériger en sauveur providentiel…

Aujourd’hui, je suis chargé de mission auprès du Président du Conseil général de Vaucluse. Et je suis fier de contribuer, pour une petite part, à la marche de cette collectivité de proximité qui joue, à l’échelle du département, et sans forcément que tous les Vauclusiens en aient conscience, un grand rôle dans leur vie quotidienne. Un rôle réel, un rôle concret. 
L’action politique n’exclut pas la communication. Mais la communication seule n’est rien d’autre que de la propagande. Pour parler d’Orange, refaire quelques trottoirs ne peut pas faire oublier le déclin dans lequel s’enfonce la ville – mais tant que les musiciens continuent à jouer, on nous fait croire que le Titanic ne coule pas.

Le Parti Socialiste, que je représente aujourd’hui à Orange, n’est sans doute pas exempt de tout reproche depuis 1995 (et même avant), année de la première élection de Jacques Bompard. Il est vrai que la tâche était difficile, face au mépris permanent d’un bonimenteur qui sait parfaitement diviser et exploiter les faiblesses de ses adversaires. Nos élus, opposants au Conseil municipal, ont, pour la plupart, fait leur travail avec une opiniatreté que je salue.  Pour ces élections municipales, nous avons voulu proposer aux Orangeois une liste de rassemblement de la gauche, certains que les différences qui peuvent exister entre les différents partis sont peu de choses au regard de nos nombreux points d’accord choses – surtout à l’échelle d’une élection locale avec des enjeux locaux. Ce rassemblement est quasiment réussi, à l’exception du Front de gauche qui a choisi de ne pas adhérer à cette logique. 

Depuis 2001, conseillère municipale d’opposition, Anne-Marie Hautant s’est imposé par son travail et l’intransigeance avec lequel elle traitait les dossiers de la commune. Vice-Présidente de la Région PACA, aux côtés de Michel Vauzelle, elle a aussi pour elle l’expérience de la gestion d’une collectivité. C’est donc assez naturellement que le Parti Socialiste orangeois a accepté de la suivre sur cette liste « Aimer ma ville ». 

Je ne suis pas né à Orange, mais aujourd’hui j’y vis, avec ma famille, près de mes amis. Et je refuse que mes enfants grandissent dans un monde où l’on érigerait les habitants les uns contre les autres ; un monde où les gesticulations tiendraient lieu de programme d’action ; un monde où l’abus de confiance serait récompensé par des électeurs désabusés. Surtout, je veux que mes enfants soient heureux de vivre à Orange, d’y grandir, d’y étudier, de s’y amuser. Je veux qu’ils aient une chance de travailler, plus tard, dans cette ville qui dispose de tants d’atouts… et que le maire sortant a choisi de négliger.

19 années se sont écoulées depuis la première élection du maire sortant. Presqu’une génération. Il est temps de tourner la page et de dessiner, enfin, ensemble, un avenir pour cette ville que nous aimons."

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